Jules Supervielle
poète intime et légendaire
Florence de Lussy et Michel Brunet
Cent ans après la naissance de Supervielle et un quart de siècle après sa mort, le chant qui s'élève de son œuvre garde, dans son humanité, dans sa beauté voilée, une justesse incomparable. Aussi, le poète qui, de son vivant, se montra si attentif à la distance – celle de l'espace, celle de l'exil, celle de la solitude –, maintenant qu'il est pris dans la distance absolue de la mort, nous demeure-t-il, cependant, étrangement et familièrement proche. Dans son enfance orpheline, Jules Supervielle, privé de père et de mère, ne se rêva-t-il pas enfant de l'espace (de la pampa, de l'océan, du ciel, de la nuit) ? Par ailleurs, selon un mouvement complémentaire, l'orphelin, s'il se plaçait sous la protection familière du cosmos, dut sans doute éprouver le besoin de protéger à son tour la solitude et la fragilité des autres (des choses aussi bien que des êtres). Ainsi, l'enfant pourra-t-il tisser des liens entre sa propre solitude et celle de tel cheval, de tel oiseau ou encore de tel arbre au loin ou même de quelque animal préhistorique de tous oublié tout au fond du temps. Il faudra, semble-t-il, au poète un assez long détour avant de retrouver, et de nous restituer alors avec quelle grandeur, ces évidences qui purent éclairer son enfance.
Cet ouvrage a été publié à l’occasion de l’exposition « Jules Supervielle (1884-1960), poète intime et légendaire », organisée par la Bibliothèque Nationale à l'occasion du centenaire de sa naissance et présentée dans le Salon d'honneur du site Richelieu, du 12 décembre 1984 au 8 janvier 1985.
Informations pratiques
Broché, 96 p., illustrations en noir et blanc, 24 x 17 cm
9782717717082
- Bibliothèque nationale de France