Quelques ancêtres du surréalisme
deux cents gravures de Raphaël à Redon
Jean Adhémar
Préface par Etienne Dennery
En qualifiant les deux cents estampes réunies dans cet ouvrage d'ancêtres du surréalisme, les auteurs n'ont jamais voulu laisser entendre qu'un art surréaliste ait existé de tout temps. Mais, de tout temps, ont existé des tendances diffuses qui, réunies, précisées ou complétées, ont reflété certains des éléments qu'ont utilisés les surréalistes.
Le Rêve a toujours exercé sur les artistes un attrait profond. Il laisse à l'imagination une liberté presque complète. Mais, dans l 'Antiquité en général, et notamment dans la Bible, il a une valeur prémonitoire qui en accroît peut-être la portée, mais en limite singulièrement le champ. C'est à la fin du Moyen Âge et au début de la Renaissance que la représentation du rêve parait se développer pour elle-même, en des paysages étranges peuplés d'êtres aux formes bizarres. Dans une forêt hantée qui domine la plaine, le Songe de Raphaël et celui de Michel-Ange semblent déjà révéler d'invisibles présences. La vie et le rêve paraissent s'y fondre au point de ne plus s'y distinguer. Mais si le peintre de la Renaissance laisse errer son imagination au-delà du sensible, il ne cherche pas à faire ressortir l'incongruité du monde ou le ridicule de ses conventions.
Cet ouvrage a été publié à l’occasion de l’exposition « Quelques ancêtres du surréalisme. Deux cents gravures de Raphaël à Rodon » réalisée par la Bibliothèque Nationale et présentée à Paris sur le site Richelieu, galerie Mansart, du 16 novembre 1965 au 16 janvier 1956.
Informations pratiques
Broché, 42 pages
- Bibliothèque nationale de France