Mémoires de M. le duc de Saint-Simon, ou l'Observateur véridique, sur le règne de Louis XIV et sur les premières époques des règnes suivants : ainsi s'intitulait une des premières publications des Mémoires, édition partielle et mal ordonnée, qui parut en 1788, trente-trois ans après la mort de Saint-Simon. Le sous-titre choisi pour cette publication entendait attirer l'attention des lecteurs sur la valeur de document de l'œuvre qui leur était offerte. Il faisait espérer l'ouverture d'un dossier secret. De fait, les Mémoires sortaient à peine du secret. Saint-Simon ne les avait pas fait connaître de son vivant, les réservant à la postérité. « Il faudrait, écrit-il dans son avant-propos, qu'un écrivain eût perdu le sens pour laisser soupçonner seulement qu’il écrit. » Puis, en 1760, Louis XV avait ordonné le dépôt du manuscrit à la secrétairerie d'État des Affaires étrangères. Aussi les premiers admirateurs des Mémoires, à l'affût des révélations qu'ils pouvaient apporter, furent-ils surtout sensibles à la causticité de l'observation, qui apparaissait comme une preuve de véracité. Saint-Simon, écrivait Grimm à Diderot, « débrouille entièrement à nos yeux l'énigme fastueuse » de Louis XIV.

Cet ouvrage a été publié à l’occasion de l’exposition « Saint-Simon (1675-1755) ou "L'Observateur véridique" », organisée par la Bibliothèque Nationale pour célébrer le tricentenaire de sa naissance, et présentée sur le site Richelieu, galerie Mansart, du 28 janvier au 18 avril 1976.
 
>> voir aussi le catalogue de l'exposition de 1955.