Marceline Desbordes-Valmore
1786-1859
Roger Pierrot, Marie Cordroc'h et Edmond Pognon
Préface par Julien Cain
Il est des impressions d'enfance qui ne s'effacent pas, même quand la vie, la passion, l'aventure ont paru les recouvrir. Marceline Desbordes-Valmore avait onze ans quand elle quitta Douai avec sa mère. Elle devait s'embarquer trois ans plus tard avec elle pour la Guadeloupe. Rentrée presque aussitôt en France, au lendemain de la mort de sa mère, elle sera d'abord une errante, que son métier d'actrice mènera de ville en ville. Paris enfin la retiendra. Mais toujours, depuis son premier recueil poétique, Elégies, paru en 1819 – elle avait alors trente-trois ans – jusqu'aux Pauvres fleurs de 1839, elle évoquera avec nostalgie son enfance.
Le jeune Victor Hugo a salué son premier recueil. Alexandre Dumas a préfacé les Pleurs en évoquant cette « harpe inconnue », ces « sons mystérieux », cette « voix divine ». Lamartine échangeait avec elle des poèmes. Des amitiés l'entouraient, qui lui demeurèrent fidèles, et d'abord celle de Sainte-Beuve.
Cette vie cependant ne fut pas heureuse. « Paris est un univers. Le triste fil de ce labyrinthe, c'est le malheur », écrira-t-elle en 1843 à Louise Babeuf. Elle a vécu constamment dans la gêne, souvent dans le dénuement, elle a connu les deuils les plus cruels, et l'on peut, avec Lucien Descaves, parler de sa vie « douloureuse » que nous suivons, grâce à ses lettres, à travers un demi-siècle, jusqu'à sa mort, qui vint enfin en 1859, quand elle avait atteint l'âge de soixante-treize ans.
Cet ouvrage a été publié à l’occasion de l’exposition « Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) » organisée par la Bibliothèque Nationale pour célébrer le centenaire de son décès et présentée dans le Vestibule d'honneur du site Richelieu, du 22 décembre 1959 au 5 mars 1960.
Informations pratiques
Broché, 57 pages
- Bibliothèque nationale de France