Estampes et dessins de Corot
Jean Laran
Introduction par Paul-André Lemoisne
Dix fois – et presque dans les mêmes termes – Corot a formulé son Credo : « Le dessin est la première chose à chercher – ensuite, les valeurs... – voilà les points d'appui – après, la couleur – enfin, l'exécution. » (Carnet de 1860). Ou encore (lettre à Victor Frond, vers la même époque) : « Les deux choses à mes yeux de la première importance sont l'étude sévère du dessin et des valeurs. » Nous soulignons le mot « sévère », car il n'est pas accidentel. Nous pourrions le rencontrer dès 1825 sur les pages d'un des carnets d'Italie : « Je vois combien il faut être sévère d'après nature et ne pas se contenter d'un croquis fait à la hâte. Combien de fois j'ai regretté, en regardant mes dessins, de n'avoir pas eu le courage d'y passer une demi-heure de plus !... Il ne faut laisser d'indécision dans aucune chose. » Aux imprudents qui voulaient passer trop vite à « l'effet », il ne manquait pas de dire tout net : « Mon ami, vous n'en sortirez pas ! » L'un d'eux, trop porté vers les faciles à-peu-près, lui montre ses essais en 1873. « Les valeurs sont indécises, gronde le vieux maître, il ne faut pas cela ! La dureté vaut mieux chez un commençant que la mollesse. »
Cet ouvrage a été publié à l’occasion de l’exposition « Estampes et dessins de Corot » organisée par la Bibliothèque Nationale et présentée sur le site Richelieu en 1931
Informations pratiques
88 p., 21 cm
- Bibliothèque nationale de France