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Catalogue du fonds mandchou
Jeanne-Marie Puyraimond
Sous la direction de Walter Simon et Marie-Rose Séguy
Lorsque, en 1685, ayant quitté le port de Brest à bord de l'Oyseau, les jésuites mathématiciens de Louis XIV voguaient vers l'Extrême-Orient, Louvois – instigateur après Colbert de leur mission – ignorait sans doute que ce voyage préludait à l'apparition d'une nouvelle science, l'orientalisme. Quelques années plus tard, en effet, la France devenait le berceau des études mandchoues. Issus de peuplades de race tongouse répandues à travers l'Asie Nord-Orientale et apparentés aux Djurchets (fondateurs en 1115 du puissant empire des Kin), les Mandchous s'installèrent, en 1644, sur le trône du Céleste Empire. Le triomphe de la dynastie qu'ils fondèrent, assuré par l'empereur K'ang-hi (1662-1722), atteignit son apogée sous le règne de K'ien-long (1736-1795). Depuis 1739 – date à laquelle avait paru la première ébauche d'un catalogue mandchou – il fallut attendre deux siècles pour qu'un orientaliste, Willy Baruch, entreprenne le catalogue de l'important fonds mandchou du département des Manuscrits. Le travail consista d'abord à éliminer les ouvrages doubles, puis à tenter d'identifier les textes rares et, enfin, à rédiger des notices dont le nombre s'éleva à 160. Bien qu'émaillée d'erreurs et d'imprécisions, cette œuvre de pionnier eut le mérite de révéler la richesse d'un fonds trop longtemps ignoré des spécialistes. Cependant, établi non systématiquement, le catalogue de Baruch, (qui ne fut jamais publié) était d'une utilisation difficile, c'est pourquoi, en 1936, un sinologue et tibétologue éminent, Yu Tao-ts'iuan, entreprit d'en dresser un index alphabétique sommaire des titres. Néanmoins, d'éminents spécialistes connaissaient déjà l'existence de cette importante collection. L'un d'eux, M. Walter Simon, professeur honoraire à l'Université de Londres et savant orientaliste, lors d'un séjour en France en 1963, parvint à identifier une vingtaine de textes et rédigea les notices d'une partie des ouvrages non encore catalogués auxquels furent attribués les numéros 161 à 189. En 1970, dans le but de poursuivre une tâche si bien commencée, le Professeur Simon accepta une invitation de la Bibliothèque Nationale : c'est ainsi qu'au cours d'une mission de plusieurs mois, ce savant put consacrer son temps, non seulement à une large révision de l'ancien Catalogue, mais également au tri des "doubles" et à l'établissement d'un index méthodique du fonds. De plus, il entreprît d'initier à la langue mandchoue une sinologue du département des Manuscrits, Mme Jeanne-Marie Puyraimond qui, très vite, put apporter un concours appréciable à l'avancement du travail et, après le départ du maître, poursuivre la rédaction du catalogue. Grace à l'index établi par M. Walter Simon, elle entreprit également le reclassement méthodique de l'ensemble de la collection ; chaque ouvrage reçut une nouvelle cote ; des notices détaillées furent élaborées et une série d'index généraux regroupant les titres, les auteurs et les noms géographiques fut établie. Au fur et à mesure de l'avancement du travail, les plus sérieuses difficultés scientifiques furent soumises au Professeur Simon. Révisées, complétées de références bibliographiques et codicologiques précises, les notices définitives des 294 ouvrages constituant le présent volume – résultat d'une collaboration exemplaire et fructueuse – permettront enfin aux érudits et aux spécialistes une meilleure connaissance des richesses et ressources de l'importante collection mandchoue conservée à la Bibliothèque nationale de France.
Informations pratiques
Broché, 178 p., 24 x 16 cm
9782717714456
- Bibliothèque nationale de France