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Trésors carolingiens
Livres manuscrits de Charlemagne à Charles le Chauve
Marie-Pierre Laffitte et Charlotte Denoël
Avec la collaboration de Marianne Besseyre
Avant-propos de Jean-Pierre Caillet
Soixante grands manuscrits exceptionnels, parfois ornés de somptueuses reliures d’ivoire et d’orfèvrerie, comme le célèbre Sacramentaire de Drogon, témoignent de la « renaissance » intellectuelle et esthétique qui traversa l’Europe carolingienne de 768 à 877. Se posant en héritiers des empereurs romains, Charlemagne et ses successeurs ont mené de front politique scolaire, unification de la liturgie, révision de l’Écriture sainte et copie de textes antiques ; ils ont encouragé la création dans tous les domaines. C’est essentiellement grâce à cette action que sont parvenues jusqu’à nous les œuvres de l’Antiquité – Comédies de Térence, Guerre des Gaules de César… – et que la pensée chrétienne a été renouvelée.
L’originalité de la « renaissance » carolingienne réside aussi dans l’invention de la minuscule caroline, dont l’Évangéliaire de Charlemagne offre le plus ancien exemple daté, et dans la naissance d’un art novateur qui se caractérise par le retour à la tradition figurative de l’Antiquité et par le développement d’un style ornemental raffiné, mêlant formes classiques et motifs insulaires : les Évangiles de Lothaire, exécutés à Tours, en donnent un brillant témoignage avec les portraits de Matthieu, Marc, Luc et Jean.
Entraîné à la découverte des principaux centres de création disséminés dans la partie occidentale de l’Empire carolingien, le lecteur mesure, à travers les manuscrits impériaux et les ouvrages issus des grands centres de production (du Nord et de l’Est de la France à la vallée de la Loire en passant par l’Île-de-France), l’influence exercée par les deux grands foyers artistiques qu’étaient alors l’Italie et les îles Britanniques. Les somptueux chefs-d’œuvre réalisés pour les souverains, reflets de la volonté impériale de renouer avec les prestigieux modèles du passé, forment le cœur de ce recueil, invitant à un regard nouveau sur le mécénat impérial, sur le statut du livre dans les trésors des églises et, plus généralement, sur la place de l’écrit dans le monde carolingien.
Auteurs
Marie-Pierre Laffitte est conservateur général, responsable des manuscrits latins du département des Manuscrits de la BnF.
Charlotte Denoël est conservateur à la section latine du département des Manuscrits de la BnF.
Marianne Besseyre est archiviste paléographe, conservateur au Centre de recherche sur les manuscrits enluminés de la BnF.
Jean-Pierre Caillet, professeur d’histoire de l’art à l’université de Paris X Nanterre, spécialiste des périodes paléochrétienne, pré-romane et romane.
Informations pratiques
Broché, 239 p., illustrations en couleur, 27 x 22 cm
9782717723779
- Bibliothèque nationale de France