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Des paroles et des hommes
Revue de la Bibliothèque nationale de France N°47
Sous la direction de Thierry Grillet
Deux numéros de la Revue de la BnF, coup sur coup, sont consacrés à la « parole ». Les éthologues produisent année après année les preuves d’une convergence entre l’homme et l’animal. Mais quelque chose résiste : la parole, qui paraît constituer, jusqu’à présent, le propre de l’homme. L’homme est un « animal politique », comme le pensait Aristote. Mais on découvre que les singes, et bien d’autres espèces, ont développé des comportements « politiques ». Mais il s’agit, dans le règne animal, d’une politique sans parole, sans délibération, de production de concepts, ou d’idées générales qui permettraient non pas seulement de communiquer, mais de parler, c’est à dire d’exprimer, par des concepts, des réalités et des situations complexes.
Ce dossier fait la part belle à la parole, entendue, au sens propre, comme un « logos » qui se distingue du « mélos ». Ou qui (dans une origine utopique) s’y identifierait – comme le montre la belle médiation du philosophe Vincent Delecroix sur Rousseau. Le poète et écrivain Frédéric Boyer, qui a dirigé jadis la grande entreprise de retraduction de la Bible par des écrivains contemporains, instruit, pour sa part, le dossier de la parole « poétique ou prophétique » : qu’est-ce que prendre la parole ? Bertrand Dicale, spécialiste de la chanson, fouille le rapport entre parole et musique. Antoine Compagnon, professeur au Collège de France et spécialiste de Proust, met en lumière les talents mimétiques, d’imitateur ou de ventriloque, de la parole des autres, du narrateur de la Recherche. Enfin, Laure Fernandez, chercheur, enquête dans la cote « phénomène » du département des Arts du spectacle sur ces artistes qui mettaient en scène, au début du XXe siècle, des numéros de parole décalée – ventriloquie.
Informations pratiques
Broché, 96 pages, 20 x 27 cm
9782717725971
- Bibliothèque nationale de France