« La vie d'un philosophe ne jette aucune lumière sur sa doctrine » : cette affirmation d'Henri Bergson était l'expression d'une conviction profonde. Dans le testament qu'il rédigea le 8 février 1937, près de quatre ans avant sa mort, Bergson précisa sa volonté avec force, et même avec une secrète violence. « Je déclare avoir publié tout ce que je voulais livrer au public. Donc j'interdis formellement la publication de tout manuscrit, ou de toute portion de manuscrit de moi, qu'on pourrait trouver dans mes papiers ou ailleurs... J'interdis la publication de tout cours, de toute leçon, de toute conférence qu'on aurait pu prendre en note, ou dont j'aurais pris note moi-même. J'interdis également la publication de mes lettres... ». Bergson s'est donc appliqué à effacer les traces de sa vie spirituelle pour ne la laisser paraître que sous la forme parfaite qu'il lui a donnée dans ses livres
 
Cet ouvrage a été publié à l’occasion de l’exposition « Henri Bergson (1859-1941) » organisée par la Bibliothèque Nationale à l'occasion du centenaire de sa naissance et présentée dans le Vestibule d'honneur du site Richelieu, du 21 mai au 30 juin 1959.