Jean-Émile Laboureur
estampes, dessins, livres illustrés
Jean Prinet
Avant-propos de Julien Cain
« Laboureur a été mon unique professeur de gravure et sa leçon n'a duré qu'un quart d'heure. Il avait un sens si vif et une connaissance si parfaite de tout ce qui touchait aux arts graphiques, avec un don d'expression si clair, que la technique de l'eau-forte, que je croyais un problème mystérieux et compliqué, devenait, expliquée par lui, un art simple et presque facile. L'exceptionnelle clarté d'esprit de Laboureur, son amour de la précision, sont à la base de son très grand talent. Il joignait à ces qualités un sens inné de la mesure et un don aigu d'observation. Il faut remonter à Callot pour trouver une écriture aussi franche et aussi nette ; mais Laboureur a su ajouter au jansénisme graphique de son illustre prédécesseur une finesse nuancée et une pointe de spirituelle ironie. Son sens de la mesure se retrouvait dans ses « mises en pages » si lumineuses, si harmonieuses, fidèles images de son esprit typiquement français.
Le rôle de tout premier plan qu'a joué Laboureur dans la gravure contemporaine est avant tout un rôle d’assainissement : il a débarrassé la gravure de toutes les formules, cuisines et truquages adoptés par nombre d'imprimeurs et d'artistes, sous forme d'encrages, de sauces, d'essuyages, etc. Il a remis en honneur la vraie écriture graphique et, avant tout, la taille. En un mot, Laboureur, par son œuvre, par ses écrits, par l'action qu'il a exercée à la Société des Peintres Graveurs Indépendants a rendu à l'art de la gravure sa pureté. » A. Dunoyer de Ségonzac
Cet ouvrage a été publié à l’occasion de l’exposition « Jean-Emile Laboureur (1877-1943), estampes, dessins, livres illustrés » présentée par la Bibliothèque Nationale sur le site Richelieu, galerie Mansart, du 19 mars au 30 avril 1954.
Informations pratiques
Broché, 26 pages
- Bibliothèque nationale de France