Gustave Flaubert
Roger Pierrot et Jacques Lethève
Écrivain précoce, travailleur acharné à la recherche de la forme parfaite, appuyée sur de vastes dossiers de documentation, issus d'immenses lectures la plume à la main, Flaubert a conservé une énorme quantité de papiers couverts recto et verso de son élégante écriture. Il a sans doute peu jeté, si l'on songe aux milliers de pages préparatoires conservées pour ses cinq romans, ses Trois contes, sans parler des inédits et du théâtre. L'examen des brouillons, des repentirs, des avant-textes fera connaître au lecteur la méthode de travail de Flaubert et lui donnera un aperçu du processus infiniment complexe de la création littéraire. Et comment resterait-il insensible à la singulière beauté graphique des pages définitives, où l'écriture se mue en œuvre d'art, au terme d'une genèse douloureuse : « S'il se plaint sans cesse – je m'use, je me torture, je me tue à la peine etc. –, c'est que le travail, pour lui, n'est pas une praxis véritable : est-on si malheureux quand on exerce une activité librement choisie ? Il ne travaille pas pour trouver l'expression juste, le style « gras et rapide », la phrase musicale, mais pour mériter de les trouver. Il fait des brouillons, les copie, les recopie jusqu'à quatorze fois en s'infligeant ce labeur stupide : retracer les vocables déjà si souvent tracés, – et, d'un brouillon à l'autre, c'est à peine si un mot change. C'est qu'il attend. Il attend le miracle qui se laissera prendre au piège de son désespoir et qui fera, sous sa plume morose, naître une fleur » écrit Jean-Paul Sartre (L’Idiot de la famille).
Cet ouvrage a été publié à l’occasion de l’exposition « Gustave Flaubert (1821-1880) », organisée par la Bibliothèque nationale de France pour célébrer le centenaire de son décès, et présentée sur le site Richelieu, Galerie Mansart, du 19 novembre 1980 au 22 février 1981.
Informations pratiques
Broché, 150 p., 24 x 18 cm
9782717715675
- Bibliothèque nationale de France