On ne pouvait songer à évoquer la longue vie de Franklin, dans son activité sans relâche de savant, de philosophe, d'éducateur, d'homme d'État, dans la multiplicité et la variété de ses travaux, depuis les almanachs populaires jusqu'aux écrits académiques. C'est toute une masse de documents que depuis cent cinquante ans plusieurs générations d'érudits ont mis au jour, rassemblés, éclairés par des recherches approfondies.
Le séjour officiel de Franklin en France, en qualité de Commissaire du Congrès, puis de Ministre plénipotentiaire des États-Unis, a duré du 3 décembre 1776 au 22 juillet 1785. On a souvent dit l'impression considérable que Franklin a produite dans tous les milieux. Il convenait d'évoquer l'action du diplomate qui sut gagner la confiance du Gouvernement de Louis XVI et utiliser en faveur d'une grande cause les modes, les événements et les hommes ; il fallait rappeler quel encouragement sa présence apportait aux écrivains qui cherchaient une réforme des institutions. On ne pouvait laisser dans l'ombre ni les amitiés qui trouvèrent place parmi d'absorbantes occupations ni la transformation qui s'opéra après 1789 sur les souvenirs qu'il avait laissés, transformation qui fit de sa figure une sorte de symbole pour les hommes de la Révolution. Mais il fallait insister sur les liens qu'il voulut et sut nouer avec les savants et les philosophes de notre pays et les titres qu'il sut s'acquérir à leurs yeux par la diffusion de découvertes nouvelles.
 
Cet ouvrage a été publié à l’occasion de l’exposition « Benjamin Franklin (1706-1790) et la France », organisée par la Bibliothèque Nationale à l'occasion du 250^e anniversaire de sa naissance et présentée dans le Vestibule d'honneur du site Richelieu, du 16 mars au 8 avril 1956.