De quoi le peuple est-il le nom ?
Revue de la BnF n°52
Dossier sous la direction d’Alain Carou et de Thierry Laugée
Parce que le temps d’une mue d’ampleur était venu, la Revue de la BNF remanie sa formule éditoriale. Dotée d’un comité de rédaction renouvelé, elle diversifie les thèmes de ses dossiers, adopte de nouvelles rubriques, ouvre davantage ses pages à des contributeurs extérieurs. Changeant de format et de maquette, elle passe au tout-couleur et augmente sa pagination. Elle modifie sa périodicité en passant de trois à deux numéros par an : l’un au printemps, l’autre à l’automne. Le tout pour une attractivité et une lisibilité accrues.
La Revue de la BNF fait peau neuve mais sans perdre son âme. Miroir des collections et des activités extraordinairement variées de la bibliothèque, elle demeure fidèle aux principes qui l’ont fondée – l’encyclopédisme et la valorisation des travaux de recherche, en premier lieu –, ainsi qu’à la réputation d’excellence qu’elle s’est forgée au fil des ans. En évoluant de la sorte, elle ambitionne d’être à la fois un observatoire et un laboratoire de référence dans le domaine des sciences humaines et sociales, tout en faisant le pari qu’il n’est pas nécessaire d’être « géomètre » pour se saisir des objets d’étude et des questionnements du monde académique.
Puisqu’il s’agit du peuple, on peut voir dans le thème du dossier qui inaugure cette formule rénovée, sinon un reflet exact, tout du moins un symbole – et, espérons-le, un présage heureux ! – du programme de reconquête et d’ouverture qui caractérise la Revue de la BNF nouvelle manière. Le peuple, cet inconnu célèbre si souvent évoqué, parfois même invoqué, mais dont l’identité demeure insaisissable et qui pose par conséquent la question de sa représentation.
Sur fond de crise de la représentation démocratique, cette question résonne fortement avec l’actualité. En abordant des sujets aussi divers que la scène de genre régionaliste du Second Empire, la photographie de reportage à l’ère du numérique ou la place du peuple dans le cinéma français, ce dossier dirigé par Alain Carou et Thierry Laugée n’entend pas lui apporter une réponse définitive ou univoque ; il dessine des lignes de perspective tour à tour historiques (les Cris de Paris, le manuscrit de La Marseillaise), littéraires (Victor Hugo, Fantômas), artistiques (Armand Gatti), ou encore politiques et intellectuelles (le « parlement des invisibles » de Pierre Rosanvallon), qui constituent autant de pistes d’exploration aussi passionnantes que fertiles pour le chercheur et l’ensemble des acteurs du champ social.
Gageons, chers lecteurs, que vous trouverez ce pari réussi.
Informations pratiques
182 p., 110 ill., 17 x 24 cm
9782717726770
- Bibliothèque nationale de France