Goya
exposition de l'œuvre gravé, de peintures, de tapisseries et de cent dix dessins du Musée du Prado
Paul-André Lemoisne et Jean Adhémar
L’œuvre gravé de Goya est un miroir où se reflète fidèlement le génie du grand peintre. Son tempérament ardent, la fougue de sa pensée, sa maîtrise de la couleur éclatent, en effet, dans ses eaux-fortes si chaudement lumineuses. À ceux qui ont eu la bonne fortune d'admirer ses peintures à l'Académie de San Fernando, au Prado, ou dans un de ces palais d'Espagne si riches en chefs-d’œuvre, il suffit de feuilleter les Caprices ou Les Disparates, les Désastres de la Guerre ou la Tauromachie pour évoquer le souvenir de ses toiles les plus célèbres. C'est que ses gravures sont comme le résumé de son art à la fois libre et profond, cet art si personnel qui déroute parfois, mais séduit toujours. Les premières planches des Caprices où s'affirma vraiment son originalité en tant que graveur parurent en 1796. Cette suite n'a son équivalent ni en Espagne, ni dans aucun autre pays. Elle apparaît entièrement différente, par exemple, des Caprices de Tiepolo – et l'on sait cependant l'influence du grand vénitien sur les débuts de Goya – différente aussi des œuvres légères et charmantes gravées en France à la fin du XVIIIe siècle, ainsi que de celles qui annonçaient le règne de David.
Cet ouvrage a été publié à l’occasion de l’exposition « Goya (1746-1828) », organisée par la Bibliothèque Nationale et présentée en 1935 sur le site Richelieu.
Il comprend un essai sur les débuts de l'influence de Goya en France.
Informations pratiques
75 pages
- Bibliothèque nationale de France