Jamais, à ma connaissance, une exposition de caractère scientifique, du type de celle que présente dans cet ouvrage la Bibliothèque nationale, n'avait été organisée sur la Sorcellerie. Peu de questions ont pourtant attiré aussi fortement l'attention des foules. Le fait qu'il s'agisse, pour l'essentiel, d'un problème du passé, ne semble pas en avoir diminué la portée. La bibliographie en est particulièrement fournie. L'iconographie en est abondante, mais le sujet n'est pas seulement pittoresque, et l'image n'en permet qu'une approche limitée. Il touche à la psychologie des masses et à l'évolution des croyances populaires.
Deux questions en résument les difficultés. Comment expliquer que, des siècles durant, des dizaines et des dizaines de milliers d'individus, au prix de leur vie, et avant même d'être livrés à la torture, aient avoué (car ce fut bien souvent le cas) avoir commis des actes qu'ils n'avaient manifestement point perpétrés ? Et comment comprendre que de savants docteurs, par ailleurs fort respectables et cultivés, aient admis la réalité de phénomènes aussi ridicules que l'envol, à longue distance, de sorcières sur des boucs, des chauves-souris ou des balais ?
 
Cet ouvrage a été publié à l’occasion de l’exposition « Les Sorcières », organisée par la Bibliothèque nationale de France, et présentée sur le site Richelieu, galerie Mazarine, du 16 janvier au 29 avril 1973.