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Pierre Courtin
La gravure tactile
Sous la direction d'Emmanuel Pernoud
Rares, de nos jours, sont les artistes qui se consacrent entièrement à la gravure ; plus rares encore sont ceux qui font de la gravure une création unique, ne devant plus rien aux autres arts. Courtin fait partie de ces derniers : son œuvre ne se contente pas d'exprimer une sensibilité personnelle, elle réinvente les bases mêmes de son art, la gravure. Discrètement, dans le pavillon de banlieue qu'il n'a jamais quitté, Courtin entreprend depuis cinquante ans un véritable travail de refondation qui, pour être révolutionnaire en apparence, n'a d'autre ambition que de considérer la gravure pour ce qu'elle est, "un objet destiné à procurer une jouissance tactile". De ce simple constat, Courtin va tirer toutes les conséquences avec méthode et sans concessions, quitte à bousculer les usages : une gravure peut se passer d'encre, elle doit pouvoir se prendre et se toucher, se regarder à plat et dans tous les sens, le nombre d'exemplaires importe peu.
Sous l'humour de Courtin, attesté par les titres savoureux de ses gravures, se dissimule une rigueur implacable, marque des vrais novateurs. Ses conceptions feront école, on pourra même discerner une tendance "tactile" dans la gravure, à partir de la fin des années cinquante. Paradoxalement, c'est à l'étranger – États-Unis, Angleterre, Allemagne, Suisse – que l'importance de Courtin a été le plus reconnue. Il n'est pas impossible que cette rétrospective soit une révélation pour beaucoup : c'est le succès que nous lui souhaitons.
Cet ouvrage a été publié à l’occasion de l’exposition « Pierre Courtin. La gravure tactile », présentée par la Bibliothèque nationale de France sur le site Richelieu, galerie Colbert, du 5 mai au 27 juin 1998.
Collection Cahier d'une exposition n° 28
Informations pratiques
Broché, 1 vol.
9782717720471
- Bibliothèque nationale de France