Charles Baudelaire
1821-1867
Roger Pierrot, Claude Pichois, Marie Cordroc'h et Jean Adhémar
Préface de Julien Cain
Être étrange, rebelle à toute contrainte, Baudelaire s'est décrit lui-même dans le personnage de Samuel Cramer, de La Fanfarlo, cette nouvelle qu'il publia en 1847 dans le Bulletin de la Société des Gens de Lettres. Jusqu'au bout on retrouvera en lui « cette nature ténébreuse, bariolée de vifs éclairs, – paresseuse et entreprenante à la fois, féconde en desseins difficiles et en risibles avortements ; esprit chez qui le paradoxe prenait souvent les proportions de la naïveté, et dont l'imagination était aussi vaste que la solitude et la paresse absolues ».
« Desseins difficiles », assurément. « Risibles avortements », certes non. La carrière de Charles Baudelaire, ce n'est pas une courbe harmonieuse, mais une ligne brisée. En dehors des Fleurs du Mal, publiées seulement en 1857, mais annoncées plusieurs années auparavant, sous le titre Les Lesbiennes, puis sous cet autre titre Les Limbes, en dehors aussi des traductions d'Edgar Poe, le plus gros de l'œuvre est formé d'articles, de textes, de fragments publiés dans des revues et même des journaux. Articles concernant les sujets les plus divers, mais qui ne sont pas des productions hâtives, qui se rattachent à quelques idées maîtresses que, de bonne heure, il avait élaborées et que, lentement, il avait approfondies. Cet homme de lettres, mêlé au monde littéraire de son temps, malgré sa volonté de s'en séparer, ne cesse dans ses lettres de parler de ses projets de livres ; il a formé des plans pour la réunion de ses articles, proposé à son éditeur Poulet-Malassis des titres comme celui de Bric-à-Brac esthétique, qui nous paraît extravagant et auquel on peut se féliciter que Banville et Asselineau, pour l'édition Michel-Lévy, aient préféré celui de Curiosités esthétiques qu'il avait également choisi.
Cet ouvrage a été publié à l’occasion de l’exposition « Charles Baudelaire (1821-1867) » organisée par la Bibliothèque Nationale à l'occasion du centenaire de la publication des Fleurs du Mal et présentée sur le site Richelieu, galerie Mansart, du 19 décembre 1957 au 16 mars 1958.
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Informations pratiques
Broché, 124 p.
- Bibliothèque nationale de France