Trésors ? Les cent vingt pièces présentées au fil de ces pages sont choisies parmi les richesses de la Bibliothèque nationale de France, et ce à double titre : parce qu'elles évoquent des œuvres majeures de la littérature, de l'art ou de la pensée, et qu'elles sont aussi – livres précieux, manuscrits ou partitions autographes, médailles, estampes rares, photographies, maquettes de décor, cartes géographiques et même disques – des objets uniques, fragiles et irremplaçables témoins d'un moment de création. La création est en effet au cœur de cet ouvrage. Non plus les légendaires richesses qu'évoquait par son sous-titre, Mémoires et merveilles, le premier volume des Trésors de la Bibliothèque nationale de France, et que faisait revivre l'exubérance colorée des manuscrits enluminés. Mais les efforts individuels vers plus de beauté ou de conscience d'une humanité aux prises avec l'Histoire.
Aventures et créations... Il n'est pas indifférent que, commençant en pleine tourmente révolutionnaire, ce second volet du diptyque s'achève sur les incertitudes de la fin du XX^e siècle, et qu'on y voie se succéder tant de ruptures et de bouleversements, d'inventions technologiques et de mutations esthétiques. Deux siècles se dessinent, où défilent derrière les grandes ombres de notre passé récent les témoins ou inventeurs de ce qu'il est convenu d'appeler la « modernité ». De Chateaubriand à Georges Perec, de Delacroix à Nicolas de Staël, de Berlioz à Messiaen, ce sont des dizaines d'écrivains, artistes, musiciens, savants qui apparaissent ainsi au détour de leurs œuvres.