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Le livre hébreu à Paris au XVIe siècle
Inventaire chronologique
Lyse Schwarzfuchs
Préface d'Antoine Coron
Paris, au XVIe siècle, occupe une place tout à fait exceptionnelle dans la diffusion de la langue hébraïque et dans la découverte des textes par les intellectuels chrétiens.
Les juifs de la France médiévale avaient produit une très importante littérature en langue hébraïque, qui prit fin avec leur expulsion définitive en 1394. Cette disparition de toute communauté juive explique que, à la différence de l'Italie ou de l'Allemagne, il ne s'installe pas en France de presses juives. En revanche, il se développe un hébraïsme chrétien, qui recourt à l'imprimerie, avant même la création du Collège royal.
Cet engouement pour l'hébreu répond à des préoccupations scientifiques et religieuses : il s'agit de retrouver l'hebraica veritas afin de conforter l'enseignement du christianisme. Les premiers hébraïsants chrétiens ont souvent eu accès aux éditions juives d'Italie et profité du concours de juifs convertis. Rapidement, avec François Vatable, Jean Cinquarbres, Jean Mercier, Gilbert Genebrard, une école française se forme, dont l'activité est étròitement liée au Collège royal, où ils enseignent. Parmi les libraires parisiens, la dynastie des Estienne, mais aussi Gilles de Gourmont, Chrétien Wechel, Martin Le Jeune et Guillaume Morel contribuent largement à cette redécouverte de l'hébreu. Ils acquièrent le matériel typographique requis et fournissent les ouvrages nécessaires à l'enseignement, depuis les alphabets jusqu'aux grandes éditions bibliques.
Si l'importance de l'hébreu dans la vie spirituelle et intellectuelle de la France de la Renaissance n'est plus à démontrer, la place exacte des impressions hébraïques dans la production éditoriale parisienne reste à définir, en l'absence de toute étude systématique – malgré quelques approches thématiques (la Bible, les alphabets...).
Le travail de Lyse Schwarzfuchs présente donc une grande originalité : il recense une part importante des ouvrages parus à Paris au XVIe siècle contenant de l'hébreu, qu'il s'agisse de publications complètes, de pièces de vers ou de quelques mots isolés, citations ou devises. Ce corpus de presque quatre cent cinquante notices résulte de l'exploitation des manuscrits de Philippe Renouard concernant l'édition parisienne, que conserve la Réserve des livres rares, et d'une bibliographie inédite de Moses Marx qui se trouve à la Bibliothèque nationale et universitaire de Jérusalem. Ces sources ont été complétées grâce aux ressources bibliographiques de la Bibliothèque nationale de France et de la Bibliothèque nationale et universitaire de Jérusalem, qui ont permis de localiser de nombreux exemplaires en France et à l'étranger.
Informations pratiques
Broché, 1 vol. (268 p.-pl.), illustrations en noir et blanc, 24 x 17 cm
9782717722970
- Bibliothèque nationale de France