Robert Groborne est de ces artistes qui ont su s’imprégner de l’art ancien avant de s’adonner à la gravure : lui-même rappelle volontiers les heures passées au Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale et les bonheurs d’amateur qu’il y a connus. Par gratitude à l’égard de ces lieux où il a eu accès à tant d’œuvres admirables, il s’est toujours montré soucieux de déposer fidèlement ses gravures dans nos collections.
En retour, notre établissement a souhaité rendre hommage à l’œuvre gravé – près de deux cents numéros – de cet artiste discret et rigoureux qui est également peintre et sculpteur. Nourri de l’observation des maîtres anciens, il s’en est tôt affranchi pour développer un art personnel. Il ne s’en tient pas à un thème, à un style immuable, mais il les fait sans cesse évoluer. Des constantes, cependant, demeurent : l’usage presque exclusif du noir et blanc auquel il confère de multiples nuances, les petits formats, et ces recherches sur la matière que l’on retrouve aussi dans ses sculptures. Il est toujours attentif à capter l’essence des choses à travers des formes abstraites plutôt que d’en fournir une représentation figurée. Il a également réalisé des livres en dialogue avec des poètes contemporains.
Ces cahiers ont été publiés à l’occasion de l’exposition « Robert Groborne, graveur », présentée par la Bibliothèque nationale de France dans la Crypte du site Richelieu, du 10 février au 21 mars 2004. Elle proposait un parcours parmi ses gravures depuis les années 1960 jusqu’à nos jours. L’artiste a également prêté plusieurs matrices, croquis et dessins préparatoires qui permettent au spectateur de suivre sa démarche. Quelques peintures et sculptures déclinant un même thème complètent précieusement cet accrochage.
 
Collection Cahier d'une exposition n° 47